Sur Instagram, Lil Miquela est une jolie jeune femme à la plastique parfaite (bouche pulpeuse, tâches de rousseur, teint zéro défaut, mini frange) portant des tenues griffée. Mais Lil Miquela n’existe pas, elle n’est pas réelle : ce n’est pas un être humain.

Lil Miquela est un avatar ou plus exactement un CGI (computer generated image). Elle s’appelle Miquela Sousa. C’est une influenceuse, mannequin et chanteuse d’origine espagnole, brésilienne et américaine. Elle est suivie par plus de 1,3 million de personnes via Instagram. Elle a posé pour Prada, Vuitton, est l’égérie numérique pour UGG, fait la couverture de magazines (Wonderland Magazine, Elle), a sorti un single (Not Mine), prépare un album et pose avec des êtres humains comme Noah Gersh (ancien guitariste du groupe Portugal).

Lil Miquela est apparue le 22 avril 2016. Trevor McFedries et Sara Decou, artistes californiens, l’ont conçue comme un projet d’art numérique. Elle possède un compte Facebook, Instagram et Twitter. Elle publie des photos, publie des billets, tweete, re-tweete, publie des posts, répond à sa communauté de fans… en donnant des conseils, des idées de sorties ou des objets tendances à acheter. Lil Miquela n’est pas qu’un simple mannequin, c’est aussi un personnage virtuel engagé (causes LGBTQ).

Les enfants, les adolescents sont potentiellement en contact avec Lil Miquela, et d’autres IGM comme Hudu Gram, Bermuda, Hatsune Miku ou Noonoouri, Comment les enfants et les adolescents vont-ils construire leur identité avec ces icônes numériques si parfaites ? N’est-il pas temps de leur apprendre à développer un esprit critique face à ce à quoi ils sont exposés, ce qu’ils diffusent, avec qui ils conversent, ce qu’ils partagent et surtout qui les conseillent…

CDB