Trente ans après l’explosion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine), une mégastructure est construite[1] pour démanteler l’ancien sarcophage et récupérer les matières radioactives dans le cœur de ce réacteur. Les travaux commencent fin 2010 sur différents sites et sont acheminés en 2019 à Tchernobyl[2].

Cette arche[3] est la plus grande structure terrestre mobile avec une hauteur de 108 mètres, une portée de 257 mètres, une largeur de 162 mètres et un poids de 36 000 tonnes (avec ses équipements). Elle est montée sur deux rails.

Elle comporte notamment des ponts roulants (100 mètres de long) pour démanteler ce réacteur. Ces ponts sont téléguidés à partir d’une salle extérieure et servent à la déconstruction des grands composants à l’aide de robots tractés et de chariots à outils. Tous les composants électroniques de ces équipements sont protégés des radiations grâce à des armoires blindées au plomb et placées à l’intérieur de l’arche.

Espérons que ces robots[4] ne fassent pas comme les robots télécommandés français, suisses et allemands utilisés sur les toits de cette centrale en 1986-1987[5] : ils sont tous tombés en panne en quelques minutes à cause des niveaux élevés des radiations[6].

CDB

[1] Source : https://www.youtube.com/watch?v=TiZe1BB5MLA

[2] Son est évalué à 1 milliard 540 millions d’euros.

[3] Elle est construite par le consortium français Novarka, coentreprise des groupes français Bouygues et Vinci.

[4]Cf. https://www.parismatch.com/Actu/International/Un-robot-va-toucher-pour-la-premiere-fois-du-combustible-fondu-de-Fukushima-1605311

[5] Ce que souligne Galia Ackerman dans Traverser Tchernobyl (éditions Parallèle, 2016) : « Comme le travail manuel y primait, surtout la première année, sur celui des robots ou des engins téléguidés, dont le fonctionnement était perturbé par des champs de radiation très élevés, les liquidateurs qui y étaient affectés parlaient d’eux-mêmes comme de « robots biologiques ». »

[6] Cf. https://www.numerama.com/sciences/277721-a-fukushima-un-robot-sous-marin-est-mobilise-pour-trouver-le-combustible-nucleaire.html