Pendant un cours de culture numérique, des étudiants (18-20 ans, première année, département information-communication, IUT) ont réalisé des dossiers sur la robotique en France. Leur enseignante leur a proposé plusieurs sujets : typologie, histoire et définition des robots, robots industriels, robots utilitaires, robots sociaux, agents conversationnels, les robots sont-ils des objets culturels ?… Pour ce faire, ils ont assisté à un cours magistral (1h00) sur ce sujet complété par des TDs et un réseau socio-numérique de boomarking (pearltrees) où leur enseignante déposait des ressources en ligne (articles, revues, podcast…).

L’étude des robots est un sujet nouveau dans leur cursus. En général, ils sont étonnés et surpris par ce sujet. Ils trouvent ce sujet instructif et sont intéressés de travailler sur ce sujet. En menant leurs recherches (et pour certains des entretiens), ils prennent conscience que le marché de la robotique n’est pas utopique (et que leur enseignante ne s’est pas égarée). Ils découvrent l’existence du robot et surtout des robots (robots industriels, robots militaires, chat bots, robots sociaux..). Ils ne soupçonnaient pas la diversité, le design et les usages différents des robots en France. Ils découvrent avec surprise que les robots sont déjà là dans nos vies : « les agents conversationnels sont vraiment des robots. Et on les utilise tous les jours. Mais on ne le sait pas ! » (une étudiante), « Aujourd’hui, les robots (co-botique industrielle…) sont complémentaires aux hommes. Ils ne sont ni en rivalité et ni en remplacement. » (une étudiante), « le duo homme/robot doit collaborer ensemble. » (un étudiant)

D’ailleurs, la plupart de ces étudiants trouve qu’en France, le sujet n’est pas assez exploité et qu’il manque de formation. Cette formation ou cette éducation à la robotique (histoire de la robotique, fonctionnement, acceptation, usages…) leur paraît nécessaire pour que l’appropriation des robots se fasse dans des conditions optimales et sécurisées : « il faut nous sensibiliser aux robots et surtout aux robots sociaux. J’ai travaillé en première lors d’un TPE (travail personnel encadré) sur le robot PARO. Mais je ne savais pas que c’était un robot social ! » (une étudiante), « je pense que c’est un apport de culture générale qui devient indispensable dans le cadre d’une formation universitaire. »

Pour eux, la robotique s’accompagne et s’accompagnera de nombreux usages remettant en question les normes juridiques (données personnelles…) et provoquera de nombreux questionnements économiques (coût des robots), sociétaux (emploi), politiques (responsabilité), éthiques (respect de la dignité humaine…). Ce sujet leur permet de s’interroger sur cette prochaine cohabitation : « comment ferons-nous notamment avec les robots sexuels ? » (une étudiante), « Il y a un risque de devenir des sur-assistés avec ces robots ? » (un étudiant), « Quand ils auront trop d’émotions : n’y-a-t-il pas un risque d’empathie artificielle ? » (une étudiante)

Ce travail sur la robotique leur permet de prendre du recul et de rencontrer un univers jusque-là méconnu. Ils sont assez lucides et pensent qu’une réflexion collective doit être menée pour s’éloigner des idées reçues voire préconçues sur les robots.

Il ne faut pas seulement à apprendre à programmer des robots à l’école : il faut aussi observer, comprendre, analyser, apprivoiser ces machines… pour mieux cohabiter avec elles.

 

CDB